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30 novembre 2004

Stress, alcool et moules-frites

Faire face au surménage (Et le combattre)

Moi qui ai désormais de la bouteille dans le monde du travail, je sais que le stress est le principal ennemi du travailleur, qu'il soit col bleu ou col blanc. On a longtemps cherché, en vain, quelle manne providentielle pourrait soustraire le pauvre collaborateur (permettez-moi d'utiliser la nouvelle nomenclature euphémistique en vigueur : le gentil petit paki qui vient nettoyer chaque semaine est un collaborateur.... il n'empêche qu'il se fait traiter comme un merde) aux affres de la nervosité chronique : salles de sport au boulot, machines à café, réunions informelles, augmentation du temps de pause de midi, diminution du temps de travail,.... et pour celles et ceux qui ont des délégués syndicaux super sympas et modernes : massages, strip-teaseuses, vodka à volonté, distributeur de frites, bowling etc. Il semble toutefois que ces solutions ne portent pas les fruits que l'on attendait d'elles... Le stress au travail serait-il donc une fatalité?

A première vue, l'affirmative semble tomber sous le sens. Mais à y regarder de plus près... N'avez vous pas remarqué que Micheline, la secrétaire de direction, a toujours l'air détendue en arrivant au travail? Est-ce grâce à la lime à ongles qu'elle planque dans son tiroir? Ou à ses Belga qu'elle fume en cachette à la fenêtre des toilettes? Les plus mauvaises langues affirment que c'est la relation inique qu'elle entretiendrait avec le coursier (qui est accessoirement de 37 ans son cadet)  qui la rendrait si épanouie... Débutants! Regardez bien : quelques détails la différencient de tous les bleus stressés :

  1. Elle a un chaînette en or pour tenir ses lunettes à son cou
  2. Elle va chez le coiffeur tous les samedis pour refaire sa mise en plis
  3. Elle a une tasse en porcelaine à son nom à coté du thermos de café, et personne n'y touche, par respect (même si le pauvre petit padawan -que tu es- se brûle les doigts sur son gobelet en plastique, il ne touchera en aucun cas à la tasse de son maître Micheline)
  4. La-dite tasse est brunie par ses passages tri-quotidiens au marc, ainsi que le manche de la cuillère qui l'accompagne fidèlement depuis des années sans avoir été lavée plus de 3 fois.
  5. Elle a des goûts vestimentaires immondes ( une jupe plissée turquoise en donegal avec une blouse, bouffante au possible, en crêpe georgette à fleurs jaunes et roses) et personne ne lui fait de remarque a ce sujet là, même si il y a matière.
  6. Elle prend 2 heures de temps de midi, même si elle passe ces heures devant son écran à manger ses tartines au Maredsou et à lire son Ciné Télé Revue
  7. Elle tutoie son patron, qui en retour la vouvoie en l'appellant Madame Vandenberg avec la plus grande des déférences.
  8. Elle est la seule dans l'entreprise à avoir connu les neuf P.-D.G. de PartelBank... ses 42 ans de boîte y sont pour beaucoup.
  9. D'ailleurs, elle a été la femme du 4ème.
  10. Elle a aussi été syndicaliste lors du règne du 5ème P.-D.G. (pour en retour pourrir la vie du bonhomme qui avait viré son P.-D.G. de mari ), secouriste sous P.-D.G. VI, Présidente de l'Amicale des Femmes Indépendantes de PartelBank sous P.-D.G. VII ( pour se venger de son P.-D.G. de mari qui l'a virée en retour mais on ne sait en retour de quoi), Membre d'honneur du Comité Sécurité Hygiène sous P.-D.G. VIII.... Sous P-D.G., Micheline Vandenberg a apparemment décidé de se la couler douce, limitant ses interventions au sein de la companie à l'arrosage de la plante verte.

Je tirerais de cette étude de cas quelques conclusions intéressantes

  • Le stress au travail est directement proportionnel à la distance qui te sépare de la retraite
  • Le stress au travail est inversement proportionnel à l'aversion que tu as envers ta société
  • Le stress au travail n'a absolument aucune corrélation avec ta place dans la hiérarchie
  • Le stress au travail est directement proportionnel avec la valeur que tu donnes à cette distraction plaisante qu'est ton job.

Je m'astreins depuis lors à ne plus m'exalter quand on me confie une tâche, à ne plus faire d'heures supp', sauf quand ça m'amuse vraiment (pour écrire les articles de mon blog par exemple), à attendre que les heures passent avec la patience du pêcheur de truite à la main tapie à coté du percolateur, à éviter les réunions des syndicalistes, à fuir les tracts de Madame Brichoux qui veut m'enroler de force  dans son Amicales des Employés Hennuyers de PartelBank etc.

Je sens déjà une plénitude incommensurable m'envahir... Est-ce donc cela que Buddha apellait le Nirvana ?

Je suis si bien.... Vivement demain, 9h30....

 

P.S. à ceux qui chercheraient un rapport entre le titre et le texte... il n'y en a que peu. C'est ça, mes enfants, l'inspiration.

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