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6 avril 2005

Jour J - 2

Tout vient à point, acquiesçait ta tante.

Il y a un an, un siècle, une éternité, la blogosphère m’a fait rencontrer sur le bord du chemin un des individus que l’on nomme communément « Zommes ». Je l’imaginait bâtit sur le modèle Prince de Lu, genre troubadour des temps modernes, accompagnant de son psaltérion nos veillées au coin de la Playstation et qui ne tarirait d’éloges sur ma beauté foudroyante que pour aller me chercher un Coca light.

prince_de_lu

Nos longues missives des débuts me laissaient présager le meilleur… . Et oui lecteur, tu me reconnais bien là, j’imagine. Et bien c’est encore pire que ça. Je restais des heures interminables devant mon écran, refreshant sans cesse ma boite-à-mails au cas où l’un des siens aurait trahi ma vigilance digne d’Anne (la sœur, celle qui ne voyait rien venir). Puis, j’ai pu profiter des joies de Msn et de son cortèges d’instruments démoniaques :  le direct live, la webcam, la panne sèche, les heures qui tournent tournent tournent, les smileys qui ne traduisent jamais à 100% ta pensée, les affres du premier degré, et j’en passe. La courtoisie, sur Internet plus que partout ailleurs, est une tradition en perdition.

Passeront les jours, les semaines et les mois. Et bien que nous soyions de plus en plus proches, et que je pressais incessamment le Prince de Lu de le rencontrer, celui-ci refusait poliment et gracieusement mon auto-invitation, voire à la fin, m’opposait un non franc et massif. Après moult et moult prises de têtes, bilans foireux, mises au points dramatico-romanesques, le Prince de Lu, autrefois sur un piédestal comme le communiant sur la pièce montée, a bien vite perdu sa particule, puis son titre, pour ne devenir que Gus.

gus

Je reconnais que Gus, c’était vraiment l’opposé de Prince de Lu. A tel point que je me demandais si c’était la même personne. Autant P.d.L. était charmant, original, créatif, aventurier, entier et idéaliste, autant G. était nonchalant, déprimé, déprimant et désabusé. Et ma pire crainte était, outre le fait que la fréquence de nos échanges diminuait de manière inquiétante, que, un jour, une nuit, après s’être demandé comment ça allait ce matin, qu’un jour donc, je n’ai plus rien à lui dire. Et que Gus non plus n’ai rien à me dire. Et je crois que là, là vraiment, j’aurais été extrêmement malheureuse. Car j’aurais perdu le Prince de Lu des premiers émois, mais aussi et surtout mon p’tit Gus, auquel j’avais pris l’habitude de raconter ma semaine ou mes ennuis débiles, qui m’envoyait ses photos de vacances ou de concert, qui avait une oreille attentive dès que j’en avais besoin, qui avait toujours une petite phrase rigolote sur le feu, qui me montrait avec fierté son nouvel achat impulsif, etc. Mon Gus, celui que j’aimais croiser par hasard à 5 heures du mat’ sur cette putain de messagerie qui aura décidément fait plus de mal qu’autre chose. Mon Gus m’aurait manqué, plus que cette pauvre tapette de P.d.L.

Depuis quelque semaines, je redoutais l’ultime conversation. Les circonstances des prochains mois sentaient le roussi (un travail de fin d'études à vite bacler en deux mois, plus des exams, donc encore moins de temps pour les loisirs donc pour Msn donc pour lui). En gros, jusque dimanche, je pensais qu’on était plus proche de la fin que du début.

Mais c’est mal connaître Gus, cet homme plein de surprises et de tours dans son sac. Quand il m’a demandé ce que je faisais de mon week-end, j’ai senti que ce n’était pas normal. Les femmes ont décidément un 6ème sens. Le pas normal, c’est  que lui, mon Gus, LUI, me demande de venir passer le w-e chez lui, à Tour. 

2 solutions : 

-         il est saoul (rhum ? biere ? daiquiri ? jus de pomme ? )

-         il est raide (valium ? XTC ? coke ? H ? )

Il a juré sur le vinyle ORIGINAL des Smiths qu’il n’était ni l’un ni l’autre.

Ha. Ha. Ha.

Après quelques « Chiche que je le fais » et autres «  Qui c’est qui n’a les plus grosses ? », je me suis retrouvée embarquée dans une des plus grandes aventures au sens premier du terme de ma vie.

Je pars donc vendredi matin voir Gus. Que je panique comme un lapin dans la phares, ça, tout le monde s’en doute. Déjà rapport à la route (est-ce que Golden Titine va supporter de faire plus de 100 km en une journée ? Le périph’, à midi, est-il plus dégagé qu’à 8h du mat ?) mais surtout rapport à lui. En un an, j’ai eu le temps de m’en faire, des projections mentales. Là, on entre dans la réalité réelle. Je vais avoir du mal sans mon clavier et mes smiley’s…

Et si je prenais au moins ma souris, au cas où ?

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Commentaires
C
Non !!! Pas besoin de souris, regarde plutôt la route !!! :p
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