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14 mars 2005

Moi ? Aigrie ?

Les meilleurs souvenirs sont ceux qu’on a oubliés (hé, merci, m’sieur Capus)

Lors de mon retour tant attendu en la noble terre Carolo, j’ai été contrainte par ma tyrannique génitrice au rangement fissa de ma tanière. A mesure que j’enlevais au Bobcat les couches sédimentaires accumulées par les siècles, j’ai pu re-découvrir les 1001 trésors que recèle ma chambre de bonne sous les combles.

Tout d’abord, jouez au bois, raisonnez, troncs pètent, j’ai retrouvé la télécommande de ma chaîne hi-fi ! Je devais l’avoir perdue en automne 1952, ou pas loin. Elle était tombée dans me basket préférée, que j’avais elle aussi égarée. C’est avec la joie d’une paléontologue que je l’ai extirpée de sa gangue de minous poussiéreux.

J’ai fait la grosse erreur de m’asseoir sur le lit pour contempler avec joie cet objet venu du fond des âges. C’est également à cet instant que Madame ma Mère décida d’irrupter dans l’antre de la Nono. Et bien sûr, Kiki de hurler dans mon oreille que ce n’est pas sérieux, un tel bordel dans la chambre d’une jeune fille, et le linge, qu’elle repasse pendant des zeures, etc. Avant qu’elle ne me dépeigne son calvaire (que je conçois et auquel je suis sensible, Mère, si vous me lisez) mieux que Zola, je me suis mise sur mes guibolles (toujours un peu folles depuis l’épisode de la taillade purulente) avec la rapidité du guépard en maraude.

Bon, allez Nono, par quoi on commence ? Heu…précisons pour celles et ceux qui n’ont pas encore compris : je suis très ordonnée, mais mon ordre (dans lequel je me retrouve parfaitement au moyen d’une boussole, d’une carte au 25.000ème et d’un peu de pratique…) est qualifié par mes proches d’abominable capharnaüm… .  Ainsi donc, au moment où j’allais remonter mes manches, une idée lumineuse m’a tout de même traversé l’esprit. Enfin plusieurs à la fois.

1)    Va chercher Assia. Ca lui fera bien plus plaisir qu’une boîte de pralines que de ranger ta chambre.

2)    Va chercher Claire. Ca lui fera bien plus plaisir qu’une paire de boucles d’oreilles que de ranger ta chambre.

3)    Va chercher ta mère, ta grand-mère des bacs Curver, des peaux de chamois, des étiquettes, des marqueurs indélébiles, de la mousse de lin, des caisses à archives en suffisance et 2 rouleaux de sacs-poubelle

4)    Mets le tout dans ta chambre, ferme la porte à clé, descends préparer un thé glacé et des roulés aux amandes et regarde Monk les pieds sur le pouf.

5)    Quand tu n’entends plus de bruit, ouvre prudemment la porte, au cas ou une attaque surprise eut été fomentée au cours du huis clos, jette-leur le thé et les roulés aux amandes, évite le lancer de godasses s’il y a lieu, descends les sacs poubelle et prépare une carte de remerciement personnalisée pour chacune.

Je me suis vite rendue compte que ce scénario idéal n’avait aucune chance de se produire. Malheureusement, la réflexion intense avait alourdi mon postérieur qui l’était déjà et j’avais retrouvé ma place sur le bord du lit. Bien sûr, ma pauvre Maman-Cosette d’irrupter à nouveau dans ma chambre et de me refaire la tirade sur les zeures de repassage.

Je te préviens, tu fais ce que tu veux dans ta chambre, mais là, ça déborde…. J’ai du mal à fermer ta porte. Pas étonnant que le chat ait fait ses jeunes en dessous de ton lit ! Me lançât-elle, à bout d’arguments. « Dans une heure, je repasse (NDA : Encore ?!?), tout doit être dans les caisses ! »

Bien décidée cette fois à prendre le boxon par les cornes, je sortis pelles et pioches et commençais à vider mon tonneau des Danaïdes.

-         une dizaine de demi paires de chaussettes

-         une casserole remplie de colle à tapisser

-         des coquilles d’œufs

-         une pince à cheveux qui fait des palmiers sur le crâne

-         un foulard de scout et sa gourde

-         quelques pinceaux paralysés dans une mixture d’acrylique.

… plus tard, je pouvais enfin remarcher sur le parquet (Du parquet ? Arf, dans mes souvenirs, c’était de la moquette ?!?). Je fis du tas qui encombrait la sortie ce que j’eusse dû faire il y a fort longtemps :

corbeille1Quelle déchirure que de voir disparaître à tout jamais ces souvenirs aussi inestimables que ma première culotte… J’ai tout de même gardé, choix cornélien parmi les 17 Kg de papiers stockés, la première lettre d’amour que j’ai jamais écrite, il y a fort longtemps, à un prince pas du tout charmant, aujourd’hui alcoolique notoire…

lettredamour4Je l’avais presque oublié, celui là. Dieu, que tout cela est pitoyable… Dire que je me serais expatriée à Altaï Sayan  pour ce plouc qui, un jour de Fancy-fair, a écouté avec la patience exaspérée de l’Homme au Shopping ma litanie enamourée, avant d’aller pleurnicher chez cette garce de Miss Parfaite au grand cœur de Valérie, elle qui n’a pas voulu sortir avec lui avant la Rhéto (et encore, parce qu’il lui avait offert un voyage en Espagne…pfff) , elle qui a bien joué avec lui pendant tout ce temps. Enfin bon, il l’a larguée il y a un an (il y a une justice !). Elle continue son parcours glorieux d’Hippo-musico-tricoto-thérapeute. Lui, aux dernières nouvelles, nettoie les cuves de fermentation à l’abbaye de Chimay. Et moi, j’attends toujours un gus dans le même genre avec lequel finir mes jours.

Note pour plus tard : Eviter de ranger sa chambre les soirs de pleine lune (ou du passage à vide…)

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Commentaires
N
Arf, j'aimerais que lui aussi vienne rétrospecter par ici... c'est peine perdue !
M
Je n'ai jamais reçu de lettre d'amour à l'age du garçon qui a reçu la tienne.<br /> Je viens de vivre un bon moment retrospectif.
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